Le groupe Viva est animé avant toute chose par le souci de la confrontation permanente des initiatives, fondée sur l’émulation, ”qui doit jouer un rôle important dans la qualité et la réflexion” Chacun apporte son expérience du métier et ses convictions. Cette hétérogénéité des caractères, des méthodes, des esthétiques devient la force du groupe Viva.
Les membres de Viva défendent une certaine idée de la photographie, de son rôle dans la société. Engagés, marginaux et militants, leur démarche s’éloigne clairement de la photographie pour la photographie. Le projet ‘Familles en France’ conçu par François Hers en 1973 et auquel est consacré tout un volet à l’exposition du Jeu de paume, apparaît comme le manifeste autour duquel le groupe Viva s’est fédéré. A travers cette étude, les huit photographes de l’agence ont réuni autant de visions personnelles de la structure familiale, celle d’“après 68”, en pleine mutation. Autant d’émotions et de sentiments différents suivant les âges, les professions, les catégories sociales.
Une vision brute, simple et épurée. Intime, parfois impertinente. Ce projet est un échec commercial mais porte en lui toute la force éditoriale du groupe : ”La photographie est un de ces moyens importants par lesquels notre société perçoit les autres et se conçoit elle-même, dès lors notre responsabilité et notre vigilance sont engagées. Reporters photographes, nous souhaitons que notre travail soit un point de départ précis à une réflexion qu’il appartient à chacun de faire.” ‘Familles en France’ est la réunion autour d’un même sujet de huit regards singuliers, souvent sans complaisance, prenant clairement ses distances avec l’image d’Epinal véhiculée par la photographie humaniste des Doisneau, Boubat et Ronis.
Exposition au musée du Jeu de paume - site Sully jusqu’au 8 avril 2007.