L'annonce inquiète les syndicats d'Alcatel-Lucent, qui dénoncent la concurrence, déloyale selon eux, des équipementiers de pays à bas coûts, actuellement en plein essor.
"Cette annonce est la cerise sur le gâteau. Il s'agit d'un concurrent direct", déplore Marc Marandon, représentant CGT d'Alcatel-Lucent à Lannion. Selon lui, le groupe chinois serait intéressé par la présence à Lannion d'un centre de validation de France Télécom pour autoriser la vente de produits sur le marché français.
La montée des "nouveaux acteurs émergents" et la forte pression sur les prix sont parmi les argumentés invoqués par la direction d'Alcatel-Lucent pour justifier son plan d'économie annoncé le 9 février de 12.500 suppressions de postes dans le monde, dont près de 1.500 en France.
L'implantation de Huawei à Lannion a démarré début mars avec l'arrivée de quelques ingénieurs chinois, selon des sources locales.
"Il y a des évolutions dans les implantations des équipementiers télécoms. Notre rôle est de faire en sorte que ces implantations se fassent" à Lannion, s'est justifié Joël Lejeune, vice-président de la communauté d'agglomération de Lannion. Il a cependant reconnu partager l'inquiétude des syndicats sur la capacité d'Huawei à casser les prix, avec des produits conçus en Asie, et à renforcer les difficultés des groupes européens.
Selon lui, il y a "un vrai problème de politique industrielle: comment la France et l'Europe protège son industrie? Mais ce n'est pas la communauté d'agglomération qui peut infléchir les choses".